Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
L'HISTOIRE POUR TOUS

Ecrire et faire aimer l'histoire

L’Histoire Pour Tous N°58 : Une femme exécutée au U.S.A., Lisa Montgomery (1968-2021)

Lisa Marie Montgomery est la première femme exécutée aux États-Unis depuis 1953 que Donald Trump a refusé de gracier

Photo ci-dessus : Lisa Montgomery, âgée de 52 ans, a été exécuté dans la nuit de mardi 12 à mercredi 13 aux Etats-Unis

Après un ultime sursit pour éviter l'exécution de Lisa Montgomery (née le 27 février 1968, à Melvern, Kansas) ce lundi en raison de sa santé mentale, la Cour suprême des État-Unis a finalement autorisé l'administration Trump à recourir à la peine de mort. C'est la première exécution d'une femme en près de 70 ans.

L'injection létale administrée à Lisa Montgomery, 52 ans, dans la nuit de mardi à mercredi à 1 h 31 heure locale (7 h 31 en France) a mis fin aux nombreux recours de ses avocats pour lui éviter la peine capitale. C'est la première femme à connaître la peine de mort au niveau fédéral depuis 1953.

Photo ci-dessus : La prison fédérale de Terre Haute, dans l'Indiana, en août. Photo Michael Conroy. AP

Lundi 11 janvier, Patrick Hanlon, un juge fédéral, avait demandé à surseoir à son exécution jugeant l'état de santé mentale de Lisa Montgomery "si éloignée de la réalité qu'elle ne peut pas comprendre rationnellement le motif de l'administration pour son exécution." Les viols en réunions et les violences répétés pendant sa jeunesse devaient obtenir la clémence des juges pour annuler la peine de mort contre une peine à perpétuité.

Kelley Henry, l'avocate de Lisa Montgomery, a qualifié l'exécution d'"acte vicieux, illégal et inutile du pouvoir autoritaire".

"Personne ne peut contester de manière crédible la maladie mentale débilitante de longue date de Mme Montgomery - diagnostiquée et traitée pour la première fois par les propres médecins du Bureau des prisons", a déclaré Kelley Henry.

Mais la Cour suprême largement en faveur de Trump en a décidé autrement en validant la demande du ministère de la Justice de poursuivre jusqu'au bout la peine pour le crime horrible perpétré par Lisa Montgomery.

Un crime qui avait choqué

C'est le 16 décembre 2004 à Skidmore, dans le nord-ouest rural du Missouri, que les États-Unis apprennent avec stupeur l'odieux crime commit par Lisa Montgoméry. Incapable d'avoir un enfant, la jeune femme, alors âgée de 36 ans, avait étranglé une éleveuse de chiens enceinte, Bobby Jo Stinnett, âgée de 23 ans, pour lui voler son bébé. Prétextant vouloir lui acheter un terrier avant de lui ouvrir l'utérus, prendre le bébé, et abandonner la victime dans une mare de sang. L'enfant a miraculeusement survécu.

Elle tentera ensuite de faire comme si le bébé était le sien auprès des enquêteurs. Mais le test ADN réalisé pendant l'enquête confondra Lisa Montgomery qui plaidera "non coupable" devant les juges en jouant la carte d'une santé mentale en miette (22/10/2007).

Photo ci-dessus : Lettre de l'ordre d'exécution de Lisa Montgomery

Certains des proches de Bobbie Jo Stinnett se sont déplacés pour assister à l'exécution, a déclaré le ministère de la Justice.
Interrogée au début du processus d'exécution pour savoir si elle avait un dernier mot, Lisa Montgomery a répondu d'une voix calme et étouffée : "
Non", selon un journaliste qui a servi de témoin pour les médias.

Accélération des exécutions avant la fin du mandat de Trump :

Cette condamnation rarissime portée par Trump, favorable à la peine de mort, ignore ainsi la demande de clémence avancée par les soutiens de Lisa.

Après 17 ans de pause des exécutions aux États-Unis, l'administration Trump enchaîne depuis l'été les injections létales. En quelques mois seulement, pas moins de 10 détenus ont reçu une dose de penthiobarbital, un puissant barbiturique, deux autres devraient, cette semaine, connaître le même sort : Corey Johnson aujourd'hui et Dustin Higgs vendredi. Mais elles ont été retardées pour le moment par un juge fédéral de Washington, pour permettre aux condamnés de se remettre du Covid-19.

Les dernières exécutions fédérales de femmes remontent à 1953, celles de :

1) Ethel Rosenberg (née Ethel Greenglass le 28 septembre 1915, à New-York). Elle fut condamnée pour espionnage (avec son époux Julius Rosenberg, né le 12 mai 1918, à New-York). Le 19 juin 1953, Ethel monta sur la chaise électrique et fut électrocuté (après son époux), dans la prison de Sing-Sing, État de New-York.

Photo ci-dessus : Les époux Rosenberg

2) Bonnie Brown Heady (née le 15 juillet 1912) pour avoir commit le 28 septembre 1953 l’enlèvement & le meurtre de l’enfant Robert Cosgrove Greenlease Junior. Elle fut arrêtée le 6 octobre 1953 et fut exécutée le 18 décembre 1953, dans la chambre à gaz de la prison de Jefferson City, Missouri

Photo ci-dessus : La fiche policière de Bonnie Heady tirée après son arrestation et son incarcération en attente d'exécution dans le Missouri en 1953 

Sources :

Les journaux : Midi-Libre du mercredi 13/1/2021 ; Libération du 13/1/2021 ; Franceinfo internet du mercredi 13/1/2021

Divers autres documents sur Internet.

À Nîmes, le jeudi 14 janvier 2021

Denis Cazorla y Almería

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
Merci, au plaisir de vous voir ????
Répondre