La Mort Héroïque du Prince Napoléon Bonaparte

L’Histoire pour Tous N° 31 :

Le Prince Impérial « Napoléon IV » tué par les Zoulous.

L'histoire de la mort du fils unique de Napoléon III, à 23 ans sous l'uniforme Anglais, à travers une vision un peu conservatrice de l'histoire.

Qui est ce Napoléon IV, inconnu de nos manuels d'histoire ? Est-ce le "Petit Prince", chéri du peuple Français, et célébré par l'imagerie d'Épinal ? Celui de la chanson "Lundi matin, l'Empereur, sa femme et le petit prince..." ? Le seul Bonaparte né pour régner et qui ne régna jamais ?

Louis Napoléon Eugène Jean Joseph Bonaparte (parfois appelé Napoléon IV), était le petit-neveu de Napoléon 1^er, , et fils de Napoléon III. Il fut tué à l’âge de 23 ans par l’armé Zoulou, alors qui servait avec les forces Britanniques en Afrique du Sud. Sa mort mit fin définitivement un terme aux velléités de Restauration Bonapartiste en France.

« Napoléon IV » est né le 16 mars 1656 à Paris, fils unique de Napoléon III (1808-1873) et de l’Impératrice Eugénie de Montijo (1826-1920).

Pendant qu’il grandissait, survint l’année 1870, où son père déclara la guerre à la Prusse…. Et la défaite cuisante de Sedan de l’armée Impériale et la prise de Napoléon III, entraîna la chute de l’Empire et la naissance de la IIIe République. Ces événements obligèrent le jeune Prince et sa mère à fuir en Angleterre, alors qu’il était appelé au service.

Passons les détails ennuyeux de sa vie, pour nous intéresser directement aux circonstances qui entraînèrent sa mort, où il est le seul membre de sa famille à être tombé au Champ d’Honneur ; mais sous l’uniforme Britannique et non Français.

Le Prince Impérial fréquente l'académie militaire de Woolwich puis, en 1879, alors qu'il a 23 ans, il demande avec insistance à être intégré dans les troupes Britanniques d'Afrique Australe. La Reine Victoria l'y autorise et il s'embarque en février. Après un passage au Cap, il est versé dans une unité d'éclaireurs au Natal. Il y arrive au moment où les Britanniques, battus quelques mois plus tôt à Isandlwana (22/01/1679) par les Zoulous, reprennent l'offensive.

Photo de gauche : "Napoléon IV" sous l'uniforme Britannique

« Napoléon IV » est alors est lieutenant, et ne rêvait que d’une chose se distinguer au combat et de faire briller à nouveau le nom des Bonaparte. Il déclara d’ailleurs, malgré son inexpérience des horreurs de la guerre :

« Lorsqu’on appartient à une race de soldat, ce n’est que par le fer qu’on se fait connaître »

« Napoléon IV »prit part à plusieurs missions de reconnaissance, mais sa soif d’action n’était pas sans le mettre en danger. Malgré cela, dans la soirée du 31 mai 1879, il fut permis au Prince de partir en reconnaissance au petit matin avec une équipe de soldat. Cette tâche, sans doute, facile à accomplir ne prendra pas la tournure attendue…

Le 1er juin, il participe à une mission de reconnaissance menée à cheval avec quelques hommes dans une région Zoulou, située à une trentaine de kilomètres de Vryheid et à environ 50 kilomètres à l'ouest de Dundee.

Photo ci-dessus : " Napoléon IV" se défend comme un lion

À midi, l’escouade fit temporairement une halte, dans le désert de Kraal, afin de se reposer et de tracer quelques cartes. Aucun vigie n’était présent, ce qui en territoire ennemie est une erreur qui peut vite s’avérer fatal.

Alors qu’ils s’apprêtaient repartir, une quarantaine de farouches guerrier Zoulous tirèrent sur eux. Les compagnons du Prince Impérial sautent sur leurs montures mais lui n'y parvient pas car la sangle de sa selle casse. À terre, il résiste aux Zoulous qui l'encerclent, une sagaie lui transperça la cuisse, il la retire. Alors qu’il se retournait et fessait feu avec son pistolet, sur ses assaillants, une autre sagaie le blessa à l’épaule. Le Prince essaya de se battre en utilisant la sagaie qu’il avait retiré de sa jambe, mais, affaibli par ses blessures, il s’effondra et fut submergé par 16 autres coups de sagaies.

Photo de gauche : La mort Héroïque de " Napoléon"

Lorsque son cadavre fut enfin récupérer, ont pu constaté que son corps portait 18 coups de sagaies et fut achevé d’un coup de couteau, qui avait éclaté son œil droit et pénétré son cerveau.

Sa mort précoce fut un véritable tremblement de terre politique dans toute l’Europe. En effet, le dernier espoir dynastique sérieux pour la restauration des Bonaparte au Trône Impériale de France, venait de périr entre les mains des Zoulous.

Photo ci-dessus : photo montage des funérailles de "Napoléon IV"

L'année suivante, l'Impératrice Eugénie vient se recueillir sur les lieux de la mort de son fils.

Sources :

Napoléon IV un destin brisé (1856-1879), par Alain Frerejean, édition Michel Alban, 1997

Nîmes, le jeudi 24 janvier 2019

Cazorla Denis pour L’Histoire pour Tous.