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L'HISTOIRE POUR TOUS

Ecrire et faire aimer l'histoire

Jacques 1er Empereur de Haïti 1804-1806

Histoire pour Tous N°2

Photo ci-dessus : La Statue de Jacques 1er, à Port-au-Prince, capitale de Haïti

Aujourd'hui, je vais vous parler de Haïti. Pourquoi Haïti ?


Car ce fut le premier pays qui obtint son Indépendance, et fut la Première République des hommes Noirs libre du Monde en 1804, et ceci bien avant le Liberia, en Afrique en 1847. Haïti obtient son Indépendance par l’opiniâtreté d'un homme, qui s'est révolté contre l'occupant Français. Cet Homme est le Père de la Nation Haïtienne. Il s'agit de Jean-Jacques Dessalines, et voici son histoire.

Jean-Jacques Dessalines (1758-1806) Empereur Jacques 1er de Haïti.

Photo de gauche : Toussaint Louverture

Tous le monde qui connaît l'histoire de Haïti, connaît plus Toussaint Louverture (vers 1743-1803), Père de l’insurrection national, que l'un de ses Principaux Lieutenants Jean-Jacques Dessalines, qui lui est le Père de l'Indépendance de Haïti. Haïti est le premier peuple Noirs des Amérique et des Antilles, a s'être libérer du joug d'une puissance coloniale, en l’occurrence celle de la France de Napoléon Bonaparte.

Jean-Jacques Dessalines naquit le 20 Septembre 1758, semble-t-il à Cormier, une petite localité près de Grande-Rivière-du-Nord, non loin du Cap, sur la plantation « Wya Kay », de Henry Duclos. Mais un doute subsiste pourtant : certain prétendent en effet qu'il aurait vu le jour en Afrique, en Guinée, à la Côte-de-l'Or, Afrique de l'Ouest – ou peut-être dans l'Artibonite, dans la paroisse de Verrettes, sur la plantation Marchand.

Jean-Jacques Dessalines vécut ensuite chez un colon blanc, Henri Duclos propriétaire d'une caféière, jusqu'au moment, ou il fut racheter par Dessalines, un noir libre, qui lui donna son nom, et lui apprit le métier de charpentier. Il une légende dit, que quand il fut Empereur, il l'en fera son Maître d'Hôtel.
Mais contrairement à Toussaint Louverture, qui fut un esclave affranchie, Dessalines lui est esclave à part entière, ou son corps, portera à jamais les traces des coups de fouets, qui était infliger aux esclaves récalcitrant. Très jeune, il sera séparer de ses parents, qui moururent certainement, quand il fut encore un petit enfant, et sera élever par sa tante Victoria Montou, également esclave comme lui. Cette tante, femme d'une incroyable énergie, et qui deviendra une guerrière sous le nom de Gran Toya, aura à sa charge très vite dans la plantation de Duclos, une cinquantaine d'esclaves, dont son propre neveu Dessalines a qui elle lui enseigne l'art de se battre, dans un combat au corps à corps, et la façon de lancer un couteau. Gran Toya sera une des premières femmes à se soulever contre l'occupation Française, des colons blancs ou des Mulâtres. Dessalines sera très attacher à cette tante, d'autant, qu'elle est la seule vivante de sa famille.

 

Photo de droite : Le Drapeau Haïtien du Premier Empire

Il se révolta constamment contre l'inégalité qui régnait à St-Domingue, et se révéla un véritable génie militaire. Bien que dépourvu de formation intellectuelle, c'était un homme de bon sens, à l'esprit cartésien.

Après s'être joint aux esclaves insurgés contre l'autorité Française à St-Domingue (1791), au côtés de Boukman et de Georges Biassou, en Juillet 1793, les chefs de insurrection, se rallièrent aux autorités Espagnoles de Santo Domingo. Dessalines parvient au grade d'officier supérieure dans les rangs de l'Armée Espagnole. Les Espagnols entreprirent l'invasion de la Colonie Française, afin de réunifier l'Île sous sa coupe. En masse les esclaves rejoignirent bien Toussaint Louverture et l'Armée Espagnole. Ce fut le temps héroïques ou Louverture et ses Lieutenants prirent Dondon, Ennery et les Gonaïves.

Mais en 1794, la République Française abolit l'esclavage, Dessalines rejoint alors le camp Français, et ce signala dans la guerre contre les Anglais, et toujours sous les ordres de
Toussaint Louverture. Il se fit remarquer par son énergie et sa bravoure, mais aussi par une cruauté implacable. Comme lors de « La Guerre des Couteaux » (1799-1800), contre le Mulâtre André Rigaud (1761-1811), autre chef Révolutionnaire, où il se livra à de tels excès inexécutions massives d'officiers et de cadres métisses, qu'aussitôt, il s'attira les foudres de Toussaint Louverture. En 1801, il écrasera l’insurrection du général noir Moïse, dans la région du Gap.

 

Photo de gauche : Le Drapeau actuel de Haïti

La France, en Octobre 1801, entre enfin en paix avec la Grande-Bretagne : une expédition à Saint-Domingue est ainsi rendu possible. Un corps expéditionnaire est donc formé et placé sous le commandement du Général Charles Victoire Emmanuel Leclerc (1772-1802, et beau-frère de Bonaparte). Il comporte des officiers issus des colonies comme Donatien Marie Joseph de Rochambau (1755-1813), ou des officiers de couleur, comme Rigaud,Villatte, ou encore le futur Président de Haïti Alexandre Pétion (1770-1818). L'expédition de Leclerc quitte la France en Décembre 1801, avec 17 000 hommes, renforcée entre Mars et Mai 1802 par 6 000 hommes. Toussaint dispose d'une armée de 20 000 hommes, répartie entre l'infanterie, la cavalerie et le génie. Par ailleurs, sa Garde National, véritable troupe aguerrie, compte près de 10 000 homme.


Le Général Leclerc débute par un débarquement simultané dans tous les grands ports en Février 1802, suivi d'une offensive pour refouler les rebelles. Malgré une supériorité numérique, Toussaint Louverture et ses Lieutenants sont rapidement défait militairement et adopte alors une tactique défensive, pratiquement la stratégie de la terre brûlée.


Jean-Jacques Dessalines, sachant que les Français marcher sur la ville de St-Marc, sous
les ordres du Général Boudet, il appliqua à lettre les consignes de Louverture, il mit le feu à la ville, qu'il commandait, et montra lui-même l'exemple, en mettant le feu à sa propre maison. 
Celle-ci n'arrête pas l'offensive menée par le corps expéditionnaire. Malgré des pertes importantes, les troupes Françaises sont victorieuses, si bien que les officiers de
Toussaint Louverture, à l'exemple de Jacques Maurepas (assassiné avec sa famille en 1802), Jean-Pierre Boyer (1776-1850, et futur Président d'Haïti), ou encore Henri Christophe (1767-1820, futur Président et Roi de Haïti), font tour à tour défections. 

 

 

Photo de droite : Jean-Pierre Boyer, un des conspirateurs de l'assassinat de Jacques 1er, et futur Président de Haïti.

Le 6 Mai 1802, Toussaint Louverture est contraint de capituler, puis est assigné à résidence dans sa propre propriété.

Après la chute de Toussaint Louverture, la révolution Dominguoise connaît un coup d'arrêt. Trop progressiste pour Bonaparte, trop réactionnaire aux yeux des cultivateurs, le 
régime de Toussaint Louverture ne semble satisfaire personnes, à l'exception de la nouvelle de militaires de couleur, grand bénéficiaire du nouvel ordre. C'est finalement dans une certaine indifférence que le 7 Juin 1802, en débit des promesses faites en
échange de sa rédition, Toussaint Louverture, ainsi qu'une centaine de ses proches, est déporté en France : Il est embarqué avec sa famille sur la frégate « La Créole » et transbordé au large du Cap-Haïtien sur « Le Héros » qui le transporte à Brest. Enfermé au Fort de Joux, ou il meurt le 7 Avril 1803, après un rude hivers dans le Doubs.

Durant cette période-là, Jean-Jacques Dessalines reste fidèle à Toussaint Louverture, il organise la résistance dans le nord de l'île, et combat les troupes du Mulâtre André Rigaud et celle de Leclerc. Il réussit avec l'aide du Commandant du Fort de La Crête-à-Pierrot, le mulâtre Louis Daure Lamartinière (1771-1802), et de la femme de celui-ci Marie-Jeanne Lamartinière a vaincre les Français, qui assiéger le Fort, entre le 2 et 22 Mars 1802. Durant le siège, les rebelles firent plusieurs sorties, et infligèrent de nombreuses pertes aux Français, et blessant même leur généraux Debelle, Leclerc, et Boudet. Même de
Rochambau, n'arrivera pas à mater les Indépendantistes. Finalement affamés, les hommes du fort, se replièrent, laissant derrière eux leurs frères d'armes mort ou blessés. Quand aux
Français, ils perdirent environ 1 500 hommes.

 

Photo ci-dessus : La Révolution Haïtienne  

Après la capitulation de Louverture, Dessalines se soumet aussi à la France, il conserve son grade et son commandement. Finalement Dessalines, lâcha et intrigua contre Louverture, et pourchasse avec la même férocité, qu'il avait montrer quelques mois auparavant envers les blancs (il avait fait massacrer environ 1 200 colons).


En Septembre 1802, il livra à Leclerc, un autre Général Noir Charles Belair, qui venait de rentrer en dissidence. Mais a quoi jouer Dessalines, en changeant de camps et en éliminant ses principaux adversaires, alors allier d'hier ? Dessalines, sachant que la Guerre reprendrait contre les Français, il eut le déclic de faire éliminer les chefs noirs, de peur que ceci, furent favorable à une entente avec les Français. Alors il servait ses ennemis, en attendant de se retourner contre eux. 


Il n’attendit pas longtemps. Bonaparte allait lui donner l’occasion de reprendre la lutte. En Octobre 1802, le Premier Consul Bonaparte, fit rétablir l'esclavage, c'est ce qui donna le signal à Dessalines de rejoindre la résistance, et de reprendre sa lutte contre l'occupant.

 

Photo ci-dessus :  La Bataille du Fort de Vertières, près de Cap-Haïtien (anciennement Cap-Français) le 19/11/1803.


Au congrée de l'Arcahaye du 15 au 18 Mai 1803, Dessalines réalise à son profit, l'unité du commandement. Et le 19 Novembre 1803, c'est la Bataille du Fort de Vertières près de Cap-Haïtien, et à la tête de 27 000 homme de l'Armée Indigène. Il ordonne à François Capois, dit Capois-la-Mort, de prendre le fort, qui est situé sur une colline. Capois à la tête d'une demi-Brigade se lance à l 'assaut, mais les Français au nombre de 2 000 hommes, la décima à coups de canon. Capois lance une seconde vague, mais celle-ci est fauchée par la mitraille au pied de la colline. Capois cour alors chercher du renfort, et lance un troisième assaut, qui fut encore fatal au indépendantistes. Lors du quatrième assaut, le cheval de Capois est fauché, il se relève, et repart le sabre en avant , en haranguant ses hommes. Finalement Dessalines envoya de nouveaux renforts avec pour généraux Gabart, Clervaux et Daut. 


Les combats redoutent d'intensité, et le sort venu le deux tiers des défendeurs Français furent tuer ou blesser. Finalement Rochambeau capitule. L'île est officieusement Indépendante. Conséquence de cette défaite Française : Rochambeau a perdu environ 1 200 hommes et à dix jours pour évacuer l’île de St-Domingue.

Dès le départ des Français, Dessalines provoque un nouveau massacre des Blancs ; à l'exception des prêtres, médecins, techniciens et de quelques Nécrophiles. Il redonne à St-Domingue son nom Indien de Haïti (Ayiti), et avec l’appui des Anglais, proclame l'Indépendance de la nouvelle République.

Le Dimanche 1er Janvier 1804, de grand matin, tambours et clairons résonnèrent de tous côtés aux Gonaives, soldats et civils, enthousiastes remplirent les rues, se pressèrent sur la Place des Armes, autour de l'autel de la Patrie, Dessalines proclama officiellement l'indépendance de Haïti. Là, les Généraux de Dessalines le proclamèrent Gouverneur Général à vie, et tout le monde jura de lui obéir aveuglement aux lois émanés de son autorités. Un nouvel état était né.
Le 25 Janvier 1804, ces mêmes généraux lui demandèrent de prendre le titre Impérial, Dessalines promit de réfléchir à cette proposition, qui finalement accepta le 15 Février suivant.

 

Photo ci-desus : Jacques 1er Empereur d'Haïti de 1804 à 1806,

Il fut couronné le 8 Octobre 1804 à Port-au-Prince, et prit le nom de Jacques 1er Empereur de Haïti. Il devançait de deux mois, un autre Sacre Impérial, celui de Napoléon 1er Bonaparte, l'ancien colonisateur de Haïti.

Photo de gauche : Jacques 1er en campagne

Le Premier Empire Haïtien (1804-1806), fut une dictature personnelle fondée sur l'armée, qui était la seule force stable du nouvel état. La constitution du 20 Mai 1805 conférée les pleins pouvoirs à l'Empereur, qui choisissait son successeur, mais donc que la couronne n'était pas héréditaire. Son autoritarisme et sa politique économique, furent à l'origine direct de sa chute. Par sa ditacture, Jacques 1er perdit l’appui des chefs de l'armée, qu'il
inquiété ; et pas sa politique économique, il déçut les Noirs et mécontenta les Métis.

En 1805, Jacques 1er essaya en vain s’expulsait le reste de l'Armée Française, restait dans la partie ancienne de la colonie Espagnole. En 1806, les Mulâtres se révoltèrent dans le sud ; Ils accusaient Dessalines de vouloir entreprendre contre eux de nouvelles persécutions. Le 14 Octobre 1806, une insurrection se forma dans la pleine des Cayes, mais c'est à Marchand, que Jacques 1er prit connaissance de la révolte. Ignorant que Henri Christophe eut été proclamé chef de l'insurrection, il lui écrivit de se tenir prêt à entrer en campagne. Au Général Alexandre Pétion, qui était également du complot, il donna l'ordre de marcher sur les Cayes à la tête des troupes de la seconde division de l'Ouest. 

 

 

Lui même prit la décision de mater cette rébellion, Il prit le commandement de son armée, et sortant de St-Marc, il rencontre un de ses aides de camps, Delpêche, qui fuyait l'insurrection, était parti du Petit-Goâve, pour venir se mettre à ses côtés, et conseilla à son Empereur, de n'approcher de Port-au-Prince, qu'avec une armée imposante. Jacques 1er rentra dans une immense colère, le traita de traître, et lui ordonne de sortir de sa présence. Delpêche mortifié, s'achemina vers St-Marc, y entra, changea de cheval, et poussé par une fidélité aveugle s'élança à la suite de l'Empereur, mais des soldats de la 4e demi-brigade le tuèrent à Lanzac.
En entrant dans la ville d'Arcahaie, Jacques 1er envoya six compagnies de la 3e demi-brigade, commandait par le Colonel Thomas et du chef de bataillon Gédéon, pour aller mater aux Cayes, les rebelles. Ils obéirent, et promirent de faire leur devoir. Mais les insurgés, qui marchaient à leur rencontre, leur proposèrent de les rejoindre. Thomas et Gédéon, demandèrent avoir le Général Pétion, afin de trancher pour qu'ils allaient servir : Le Tyran ou Christophe. Ils furent sur le champs amener à Pétion. Finalement Thomas, qui voulait pas trahir son Empereur, hésita, il fut mit au arrêt, et Gédéon embrassa aussitôt la révolution, et fut placé sur-le-champ à la tête de la 3e demi-brigade.

 

Le 17 à 5 heure du matin, Jacques 1er quitte l'Arcahaie, suivit seulement de son état-major. La 4e demi-brigade, qui eût pu l'escorter, avait été renvoyée à Montroui pour s'y faire habiller. En chemin, Jacques 1er rencontra plusieurs personnes venant de Port-au-Prince. Questionnaient sur ce qu'il se passait en ville, ils répondirent tous, qu'il n'y avait rien d'extraordinaire. 


Jacques 1er continua à chevauché sans soupçon. A neuf heures, à deux cent pas du Pont-Rouge, l'Empereur se tourna vers Boisrond-Tonnerre, qui se trouvait près de lui : « Vois-Tu Gédéon au milieu du pont ? Lui dit-il. Il est l'esclave de la discipline. Je le récompenserai. » Celui qui prenait pour Gédéon, était en vérité un Adjudant, qui avait prit sa place, et qui lui ressembler. « Mais, Sire, observa le Colonel Léger, officier du Sud faisant parti de son état-major, je me trompe singulièrement, ou se sont des soldats du Sud.. », « Vous voyez mal, répondit Jacques 1er, que seraient-ils venus chercher ici ? » 
Au même instant, il entend le commandement d'apprêter les armes et les cris : « Halte, Empereur ! Halte Empereur ! 

Photo ci-dessous : L'Assassinat de Jacques 1er, sur le Pont Rouge, près de Port-au-Prince

Jacques 1er voyant qu'il est tombé dans un piège, et avec cette impétuosité qui n'appartient qu'à lui, il s’élança au milieu des baïonnettes, en criant : « Soldats ne me reconnaissez-vous pas ? Je suis votre Empereur ! ». Il saisit un coco-macaque (un bâton), suspendu à l'arçon de sa selle, fait le moulinet, écarte les baïonnettes qu'on lui dardait. Le sergent Duverger de la 15e, ordonne au fusilier Garat de tirer. Celui ci lâche son coup, mais Jacques 1er n'est pas atteint, lance son cheval à toute bride. Un second coup de feu part des rangs de la 16e, et Dessalines, frappé cette fois s'écrit : « A mon secours, Charlotin ! » (Il s'agit du Colonel Charlotin-Marcadieu, qui l'accompagnait dans cette tragique expédition). Charlotin-Marcadieu se précipite vers sa Majesté, veut le couvrir de son corps. Le chef d'escadron Delaunay, du Sud, lui fend la tête d'un coup de sabre, le Général Yayou, lui plonge trois fois son poignard dans la poitrine et l'acheva. Jacques 1er tombe , comme une masse inerte, aux pieds de ses assassins, tout ruisselant de son sang, qui avait rejailli sur ses vêtements. Les officiers qui étaient avec lui, le voyant mort, s'enfuirent, excepté Mentor, son conseiller, qui s’écriât : « Le Tyran est abattu ! Vive la Liberté ! Vive la Liberté ! »

Il eut alors une scène affreuse. On dépouilla l'Empereur ; on ne lui laissa que son caleçon ; on lui coupa les doigts, pour lui arracher plus facilement les bagues, dont ses mains étaient couvertes. Yayou ordonna ensuite à quelques grenadiers d'enlever son cadavre mutilé. Les soldats obéirent avec effroi : ils disaient que Dessalines était Papa-Loi. « Qui dirait, exclama Yayou, que ce petit misérable faisait trembler Haïti, il y a qu'un quart d'heure ! » Cette masse informe et hideuse de chair et d'os, à laquelle, il ne restait aucune apparence humaine, fut transportée en ville, fut jetée sur la Place du Gouverneur. 


Tandis que la populace profanait les restes défigurés du chef süprème, naguère son Idole, une pauvre folle nommée ''la Défilée'' vint à passer. Elle demanda qui était ce supplicié. « Dessalines », lui répondit-on. A ce nom, ses yeux égarés devinrent calmes ; une lueur de raison brilla dans son cerveau troublé. Elle courut chercher un sac de café, y jeta ses lambeaux pleins de sang et souillés de boue que les pourceaux errants se disputaient déjà, les porta au cimetière intérieur, et les ayant déposés sur une tombe, s'agenouilla. Pétion envoya deux soldats, qui les mirent en terre sans aucune cérémonie religieuse, accompagnât cet enfouissement clandestin.

Ainsi périt le cruel Tyran Jean-Jacques Dessalines, dit Jacques 1er Empereur de Haïti, dont la fortune fut pour le moins aussi singulière que celle de son prédécesseur Toussaint Louverture, et de son successeur Henri Christophe.

Une tombe sera élevée sur la fosse de Dessalines, par les soins de Madame Inginac. Elle portera cette laconique inscription : « Ci gît Dessalines, mort à 48 ans. » Pendant plusieurs années, à la Toussaint, une main inconnu y placera un cierge allumé.

La famille Impériale de Haïti de Jacques 1er :
L'Impératrice Marie-Claire Bonheur-Guillaume (1758-1858) et photo de gauche avec son époux.
La Princesse Marie-Françoise Célimène (1789-1859)
Le Prince Héritier Jacques Bien-Aimé (1793-?)
Le Prince Albert (mort en 1804)
La Princesse Impériale Célestine (1793-1867) sœur jumelle de Jacques
La Princesse Jeanne-Sophie (1799-1867)
Le Prince Impérial Pierre-Louis est fait Grand-Duc, puis sera Maréchal dans l'Armée Anglaise (né avant 1804)
La Princesse Serrine (?-?)
Jacques aura aussi de nombreux enfants avec plusieurs maîtresses.

 

 

 

 

Article écrit le 9 Février 2016 par Denis cazorla sur sa page facebook

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