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L'HISTOIRE POUR TOUS

Ecrire et faire aimer l'histoire

Histoire récente du Gabon : De la Colonie Française au Coup d’État de 2019.

L’Histoire pour Tous N° 35 :

Le Gabon et la Famille Bongo qui a dominé le pays depuis un demi-siècle.

Photo ci-dessus : Omar Bongo et sa famille en 1968 (Archives Jeune Afrique) 

Le Gabon devenu indépendante en 1960, a vécu des années sous le Gouvernement d’Omar Bongo, un Président resté fidèle aux intérêts de la France, et qui, après son décès en 2009, lui succéda son fils Ali Bongo.

I) Le Gabon : Une Colonie Française.

Le contrôle de la France sur le Gabon (ou la région qui deviendra le Gabon actuel) a commencé par les Protectorats créées en 1839 et 1840. cependant, les caractéristiques géographiques de la région empêchèrent son contrôle complet qu’en 1903. le Gabon était lié au Congo Français (1888) et ne devient officiellement une Colonie Française qu’en 1910 au sein de l’Afrique Équatoriale Française.

Photo ci dessus: Le Général de Gaulle examine les troupes Coloniales à Libreville, Capitale du Gabon.

Au fil des années, la population autochtone réclame de plus en plus de droits. En 1922, le Premier Parti Politique apparaît dans la Colonie ; son nom : Jeunesse Gabonaise.

Après la Seconde Guerre Mondiale, la colonie est incorporé dans ’’ L’Union Française’’ en 1946.

En 1957, au milieu d’une instabilité croissante, des élections ont été organisées au Gabon, pour élire le représentant de la Colonie, et Gabriel Léon M’ba (1902-1967), du Partie le Bloc Démocratique Gabonais (BDG). Son principal opposant est Jean-Hilaire Aubarne (1912-1989), de l’Union Démocratique Gabonaise (UDSG), constituait le seul autre partie important de la Colonie à cette époque.

Après ces élections, en 1958, le Gabon est devenu membre de la République de la Communauté Française, puis enfin complètement Indépendant en 1960.

la décomposition des Territoires de l’Afrique Équatoriale Française était quelque peu différente des autres Colonie Française, telle le Burkina-Faso.

En 1958, les territoires des Républiques du Gabon, du Tchad, du Congo, du Cameroun et du Centrafrique ont été séparés formant une Association à forte influence Française appelée : Union des Républiques Centrafricaines.

Cependant en 1960, cette Union a été rompue et les Républiques étaient de facto, Indépendantes de la Métropole, soi-disant contre la volonté de M’ba, qui a cet époque (et plus tard), était tout à fait en faveur de la proximité de la France.

II) L’Indépendance du Gabon et le Gouvernement de M’ba.

Une fois l’indépendance acquise, le gouvernement de la République du Gabon a dû construire et mettre en place un système étatique. Une nouvelle Constitution a donc été approuvée en 1961, des organes gouvernementaux ont été crées, etc. … Tout ce processus a eu lieu avec M’ba, où des nouvelles élections étaient attendue.

Le nouveau pays, officiellement appelé La République Gabonaise, a également adopté un nouveau drapeau (photo ci-dessus) avec les couleurs : vert pour l’abondance du pays, le bleu pour l’océan et le jaune central pour la ligne médiane de l’équateur, qui traverse son territoire.

L’élection a finalement eu lieu en 1961 et M’ba et le BDG l’ont remporté avec une large majorité. Cependant, la rivalité préexistante entre le BDG et UDSG s’est dissipée et Aubarne est entré au Gouvernement, occupant un poste ministériel.

III) Le Premier Coup d’État au Gabon :

Photo ci-dessus: Gabriel Léon M'ba Premier Président du Gabon

Cette situation a été maintenue jusqu’en 1964, lorsque le 1er Coup d’État contre M’ba a eu lieu entre le 17 et 20/2/1964. Ses relations étroites avec la France et le caractère autoritaire de son gouvernement ont suscité une certaine réticence dans les secteurs de l’armée, qui ont pris les armes contre le Président.

L’intervention Française a été immédiate, malgré le fait que le fait que le Gouvernement de M’ba ne l’a pas demandé. Le Gouvernement Provisoire de l’armée a été expulsé, et M’ba reprit sa place de Président. Mais pas pour longtemps ; M’ba dut bientôt prendre sa retraite pour cause de santé, il avait un cancer et émigra en France où il décède en 1967.

Photos ci-dessus: Les Troupes Française au Gabon en 1964

IV) Qui était le Président du Gabon, après le Coup d’État ?

Le successeur de Léon M’ba fut Albert Bernard Bongo, qui était son Vice-Président, et à la mort de M’ba en devient le Président. Avec l’entrée de Bongo, le 1er Président de l’Ethnie Batékés, alors que les autres furent celle de l’Ethnie des Fangs, y comprit M’ba.

Photo ci-dessus: Omar Bongo en 1995 (Gamma)

En 1968, Bongo décida d’établir un système de Partie Unique au Gabon, son Partie ayant le pouvoir et élimine toute dissidence politique existant dans le pays. En outre, le BDG a été rebaptisé le Parti Démocratique Gabonais (PDG).

Le cas d’Albert Bernard Bongo était similaire à celui de Houphoüet-Boigny en Côte-Ivoire. Il venait d’une riche famille et avait fait de la politique plusieurs années avant l’indépendance. Bien qu’il soit de confession Chrétienne, il s’est converti à l’Islam en 1973 et a pris le nom d’El Hadj Omar Bongo Ondimba.

Photo ci-dessus: Bongo et Arafat (Gamma)

V) Comment était la politique d’Omar Bongo ?

La politique qu’il exerça été comme son prédécesseur : l’Autorité !

Le système du Partie Unique n’autorisait aucune opposition (ses opposants avaient tous fuits en Europe) ? En outre, les relations avec la France se développaient : car la France avait des intérêts économiques pour le pétrole Gabonais.

Cependant, le Partie Unique n’interdit pas les élections et alors que Bongo était président, différents 1er Ministres se succédèrent. Bongo remportait à chaque fois toutes les élections avec plus ou moins de 90 % des suffrages.

Photo ci-dessus: Omar Bongo en 1982 (AFP/GETTY)

Le Gabon a connu, sous sa présidence, plusieurs climats de xénophobies et de discriminations. Un grand nombre d’immigrés et leurs enfants ont été soumis à des conditions de travail précaires en raison de leur condition, en plus de subir des mauvais traitements constants. Même à l’intérieur du pays, , les Pygmées étaient discriminés et marginalisés.

VI) L’opposition contre Omar Bongo.

À partir des années 1970, les premières fondations d’instabilité ont commencée à apparaître, principalement en raison du déclin de la richesses des classes populaires. Malgré les bénéfices très élevés que le Gabon a réalisés avec le pétrole et ses ressources naturelles, seule une minorité en a bénéficié, comme cela se passait dans ’’l’Empire Centrafricain’’ voisin.

Photo ci-dessus: Patrimoine de la famille Bongo, parut dans la presse Française

En outre, les accusations de mauvaise gestion et du népotisme à l’encontre d’Omar Bongo ont commencé à peser lourd dans la population, car à plusieurs reprises des membres de sa famille ont bénéficié d’un traitement préférentiel du gouvernement même son fils, Ali Bongo, est rentré dans le gouvernement en tant que ministre.

Photo ci-dessus; Ali Bongo, fils d'Omar (àLibreville.com)

Au milieu des années 1980, le 1er Parti Politique Clandestin fut organisé: le Mouvement de la Restauration National (MRN ou MORENA), avec un grand nombre d’étudiants de Libreville, la capitale du Gabon.

Des mesure plus répressives du Gouvernement d’Omar Bongo ont alors été observées, puisque plus de 30 membres du MORENA, accusés de trahison, ont été jugés et emprisonnés en 1983. cependant, la tension croissante dans le pays a finalement abouti à l’amnistie en 1986.

 

Photo ci-dessus: Affrontement à Libreville dans les années 1990 (àLibreville.com)

VII) Le système Multipartite.

Enfin, dans les années 1990, le PDG conjointement avec l’Assemblée Nationale Gabonaise, a approuvé une réforme Constitutionnelle approuvant la participation d’autres Partis à l’élection Présidentielle. Il est à noter que les Assemblées Législatives du Président ont duré cinq ans.

Un jour après la probation de la Loi Multipartite, le principal dirigeant de l’opposition, Joseph Redjambe Issani (1937-1990) du Parti Gabonais du Progrès (PGP) a été retrouvé mort par empoisonnement, ce qui a déclenché les pires manifestations contre la gouvernance de Bongo.

En 1993, les Premières Élections Multipartites ont lieu depuis 1957, juste avant l’indépendance. La controverse n’a pas attendu, suite au résultat de l’élection, où Bongo obtint la victoire avec 51,4 % de vote, les accusations de fraude électorale ont dominé l’opinion publique.

VIII) La fin d’Omar Bongo.

Malgré tout, Bongo se maintien au pouvoir. En 1995, sous la pression de la France, un référendum a été organisé pour approuver la convocation de nouvelle élection Présidentielle pour 1997. Le oui remporta le référendum.

L’élection de 1997 n’étaient seulement Présidentielle, elle était aussi pour les Municipales. La stratégie était de changer la plupart des candidats de Bongo, donnant une image renouvellement. Alors que le PDG gagne dans la plupart des localités, certaines grandes villes du pays, y compris la capitale, sont remportés par l’Opposition.

En 2003, Bongo réforme la constitution, afin de prolongé son mandat à la tête du pays de manière illimitée ; avec un mandat de sept ans.

Photo ci-dessus: Lisbonne le 9/12/2007, Sommet U.E-Afrique, Bongo avec Khadafi (AFP)

En 2003, Bongo remporte de nouvelles élections, avec 70 %, bien que de nouvelles accusations de fraude électorale soient apparues.

Mais la santé de Bongo aura raison de lui : il meurt d’un cancer en 2009. en raison de sa maladie, Bongo se rend à Barcelone, où il décède après des mois de traitement. À sa mort, c’est Mme la Président du Sénat Rose Francine Rogombé (1942-2015) qui lui succède provisoirement, de juin à octobre 2009 alors que de nouvelles élections étaient en préparation.

IX) Le successeur : son fils Ali Bongo.

En octobre 2009 eut lieu l’élection Présidentielle, qui furent remporté par Ali Bongo Ondimba, le fils d’Omar. Cette élection eut beaucoup de controverses, d’irrégularités et des nombreux actes de violence. Depuis lors, Ali Bongo est le Président du Gabon.

Pendant la Dictature de son père, Ali Bongo avait occupé divers postes allant de ministères à représentants à ‘étranger, entre autre. En tout état de cause, les accusations de népotisme avaient été constantes pendant le ’’Règne’’ de son père.

Le 7 janvier 2019, une faction de l’armée Gabonaise, commandé par le commandant-adjoint de la Garde Républicaine, le lieutenant Ondo Obiang Kelly a tenté un Coup d’État, alors qu’Ali Bongo est au Maroc. En guise de déclenchement du coup, des militaires ont déclaré l'établissement d'un ’’Conseil national de restauration’’ a la télévision nationale. Cependant, Lieutenant Kelly est arrêté le jour même. Parmi les autres ayant participé au coup est le Mouvement Patriotique des Jeunes des forces de défense et de sécurité du Gabon, qui a diffusé l'annonce des militaires sur les réseaux sociaux. Le lendemain, le gouvernement annonce avoir interpellé sept des meneurs du coup et que des interrogatoires sont en cours. Le gouvernement annonce aussi que deux mutins ont été tués.

Le Coup d’État a finalement échouer, et Ali Bongo peut continué à ’’Régner’’ sur son Gabon !

Photo ci-dessous de "La Voix du Gabon"


Sources :

Le Gabon, enclave néo-coloniale d'nintérêts Français, de Mickaël C. Reed

Manipulations idéologiques et longévité politique ; le pouvoir d’Omar Bongo au Gabon depuis 1967, de François Ngolet

Presses internationales et mes propres recherches.

Nîmes le, Vendredi 22 mars 2019

Cazorla Denis

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