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L'HISTOIRE POUR TOUS

Ecrire et faire aimer l'histoire

L’Histoire pour Tous N° 18 : Le faux ''Sebastian 1er Roi du Portugal''

L’Histoire pour Tous.

 

Bienvenue

 

L’Histoire pour Tous N° 18 va retracer l’histoire d’un faux ’’Sebastian Roi du Portugal’’.

 

En France nous avons eu des faux ‘’’Jean 1er’’, le fils posthume du Roi Louis X, mort au bout de cinq jours après sa naissance, et bien sur une ribambelle de faux ’’Louis XVII’’ le fils du roi guillotinait Louis XVI. Mais savez vous qu’au Portugal, il eut un ’’Faux Sebastian 1er’’ . Et voici son extraordinaire aventure.

 

Gabriel de Espinosa, est un pâtissier Espagnol qui a supplanté le roi du Portugal.

 

L'imposteur de Madrigal.

 

Il est inépuisable, en tous points, la quantité d'événements réels qui se sont produits au cours du XVIe siècle et qui périssent d'un roman d'aventure. Par conséquent, il n'est pas surprenant que le décor chevaleresque et romantique de la Renaissance serve autant d'écrivains qu'une source constante d'idées.

 

Aujourd'hui nous parlerons de l'un de ces faits qui traversent la ligne du temps entre Histoire et Légende : mais arrêtons-nous un instant pour expliquer quelques faits historiques dont la connaissance est indispensable pour juger avec succès une histoire passionnante du Pâtissier de Madrigal.

 

En 1578, régnait au Portugal Don Sébastien 1er dit ’’Le Désiré’’. Il était jeune, audacieux, aventureux, avide de gloire, et aussi quelque peu jaloux des conquêtes d’un oncle charnel, le tout puissant Philippe II Roi d’Espagne.

 

Don Sébastien, également au lieu d’être couronné des lauriers de la victoire, décida de prendre ses armes contre le Maroc, pour se battre contre les chérifs qui tenaient le Trône de la Région. Les tentatives de toute la cour furent futiles pour Sébastien 1er d’abandonner l’engagement de cette coopération suicidaire. Il a ignoré tous les conseils, levé ses drapeaux et embarqué ses hôtes en Afrique.

 

Le Roi Don Sébastien était impatient de s’en prendre aux ennemis, alors il se jeta dans l’attaque sans avoir un plan solide de campagne. Il a rencontrait l’armée de Sherif Al-Malek le 4 août, dans la plaine d’Alcazarquivir.

 

La bataille fut un désastre pour les Portugais. La cavalerie mahométane les a attaqués partout, les entourant et brisant leurs escadrons; le yatagan (une épée Turc) et la lance des Maures n'arrêtaient pas de tuer. Le roi Don Sebastian et son escorte de chevaliers protégèrent les bannières royales jusqu'à ce qu'ils tombent eux aussi. Tout était perdu. Huit mille hommes ont été tués sur le champ de bataille, parmi eux la crème de la noblesse portugaise. Les nouvelles couvraient le deuil du Portugal et l'horreur de l'Europe.

 

Mais le cadavre du roi Sébastien 1er ne fut jamais retrouver, alors il a commencé à faire circuler l'idée qu'il était encore en vie. La question de la succession était très sérieuse, parce que Sébastien n'avait pas de fils ou n’avait pas fait un testament, et beaucoup ont laissé entendre que le pays était submergé par une guerre civile. Enfin, le trône est tombé sur Philippe II d'Espagne, qui a ajouté les colonies Portugaises à ses possessions déjà vastes, formant le plus grand empire de l'époque moderne.

Des années plus tard, Frère Miguel de los Santos, un vicaire augustin qui avait été précisément, jeune confesseur Don Sebastian, et le confesseur un jeune chef pâtissier de la ville de Madrigal, près de Tolède, qui avait une ressemblance physique immuable avec le roi perdu. Le pâtissier avait à peu près le même âge que Sébastien aurait et aussi roux, quelque chose de très inhabituel à l'époque. Frère Miguel, comprenant que cela ne peut être rien d'autre qu'un signe de la Providence, conçoit un plan pour emmener le chef pâtissier Gabriel au Portugal et le faire passer pour le monarque disparu.

 

Ici commence un complot alambiqué digne des folies les plus fébriles des aventures. Un troisième personnage rejoint l'intrigue. Il vient de Doña Maria Ana d’Autriche, fille de Don Juan d’Autriche, le célèbre vainqueur de la bataille de Lépante, qui avait été envoyé dans un couvent par son oncle Felipe II. Cependant, elle n'a aucune vocation religieuse. Comme beaucoup de gens, elle pense que Sebastian est toujours en vie, et voyant Gabriel de Espinosa se persuade immédiatement que c'est lui ; il semble que Maria Ana se joint au projet de Frère Miguel, afin d’épouser le roi Sebastian à son retour, quittez le couvent et réalisez son rêve d'être reine.

 

 

 

 En 1594, Gabriel de Espinosa a commencé secrètement à recevoir des visites de certains nobles Portugais qui l'ont reconnu comme leur roi disparu. Les brumes de cette histoire n'ont jamais précisé si Gabriel de Espinosa a été éduqué par frère Miguel pour se comporter comme un aristocrate, mais il semble très probable, parce que quand le jeune homme a été présenté à la société, il parlait le Latin, l'Allemand et le Français.

 

Quand la nouvelle arrive aux oreilles du Roi Felipe II ; ce dernier ordonne l’arrestation immédiatement Gabriel et Miguel. Les deux sont interrogés, et c'est alors que le frère Miguel révèle que le comportement étrange du pâtissier est dû au fait qu'il est vraiment Don Sebastian, le Roi Portugais disparu 15 ans plus tôt en Afrique. Felipe ne le croit pas, et comme prévu, un procès est ordonné contre les détenus pour la dispersion de la personnalité du Roi.

Enfin, Gabriel est condamné à mort par pendaison le 1er août 1595 ; le moine finit aussi par être suspendu à la corde, et Maria Ana fut enfermée dans le couvent d'Avila. Ainsi s'achève l'affaire qui est déposer aux Archives de Simancas sous le nom du "Procès du Pâtisisier de Madrigal", un épisode qui en soi hautement romantique, et qui est sans doute l'un des plus curieux de l'Historiographie Ibérique.

 

Article dans « El Reto Historico » par Héctor J. Castro, et traduit en Français par Denis & Maria-Esperanza Cazorla.

 

 

Ce que l’article ne dit pas, c’est que Gabriel de Espinosa était marié à Isabel Cid et père d’une fille prénommé Clara âgée de 2 ans en 1594. Gabriel avait aussi servi dans la Milice de Pedro Bermudez, et qui savait manier les armes.

 

Estampe de droite : Gabriel de Espinosa.

 

Le faux Sebastian fut arrêté à Valladolid, se comportant pas comme un noble et pour avoir mal parler du roi Felipe II, il fut dénoncé et arrêté par Don Rodrigo de Santillan, Maire de Chancellerie de la ville ; et on trouva sur lui quatre lettres (deux de Miguel de Los Santos, qui le qualifie de Majesté, et deux de Maria Ana d’Autriche, dont elle le considère comme son fiancé) et des bijoux appartenant bien sur à Maria Ana. Il fut accusé de crimes de lèse-majesté avec son complice le frère Miguel.

 

Lors de son exécution, Gabriel de Espinosa était resté fier et calme, et après avoir été pendu, on le décapita et démembra, et ses restes furent exposés dans chacune des quatre portes de la ville. Et sa tête fut exposée à la façade de l’Hôtel de ville.

 

Pour le frère Miguel de Los Santos, ce dernier avait été un partisan du ’’ Roi Antonio 1er du Portugal’’ le Prieur du Grato (1531-1595), petit-fils du Roi Manuel 1er, et d’après certains historien, il aurait régné 33 jours, avant que Felipe II s’empare de la Couronne Portugaise, et succédant à son défunt neveu Sebastian 1er. Par ses agissements envers ’’Antonio 1er’’, il fut expulsé du Portugal (son pays natal) et envoyer en Castille par Ordre du Roi Felipe II.

 

Le Frère Miguel de Los Santos fut pendu sur la Plaza Mayor de Madrid, et jusqu’au bout de son trépas, il affirma que Espinosa était bien le roi Sebastian. Après sa pendaison, il fut démembré et sa tête fut envoyer à Madrigal.

 

Et pour Maria Ana d’Autriche (son portrait à gauche), fille de Don Juan et de sa maîtresse Ana de Mendoza elle est née en 1568 à Madrid, fut enfermé dès l’âge de 6 ans au Couvent d’Agustinas de Madrigal (1574).

 

Après l’affaire, son oncle le roi Felipe II n’eut aucune pitié pour elle ; ordonna qu’elle fut enfermée dans le Couvent de Notre Dames des Grâces à Avila (retour à la case de départ) ; lorsque qu’il rendit l’âme à dieu en 1598, son fils et successeur Felipe III lui pardonna et lui permit de retourner au Couvent de Madrigal, dont elle devient par la suite la Prieure. Enfin en 1611, elle sera nommée Abbesse Perpétué de Las Huelgas Reales de Burgos, la plus grande dignité ecclésiastique qui puisse être accordée à une femme de l’époque.

Finalement Maria Ana ne sera jamais reine et finira sa vie dans les Ordres Monastiques. Elle décédera en 1629.

 

Conclusion :

 

Il y a peu de chance que le « Pâtissier de Madrigal » fut autre chose qu’un imposteur séduit par l’argent facile et que son compagnon d’infortune le frère Miguel de Los Santos n’ait pas trouvé dans sa ressemblance avec le roi Sebastian, l’excuse parfaite pour retrouver une position politique et qui sait arracher le royaume de Felipe II, rendant l’indépendance à son pays natal. La coïncidence des deux personnages avec une Maria Ana d’Autriche, trompée ou non, à Madrigal ne fait qu’amplifier cette série de coïncidences, faisant de cet épisode l’une des plus curieuses de l’Histoire Ibérique. Mais il est aussi vrai qu’il est difficile d’expliquer comment un pâtissier pourrait dans trois mois, être promis à la nièce de Felipe II, ou qu’elles forces l’ont poussé à soutenir son attitude pendant le procès, au pied même de l’échafaud.

 

Photo ci-dessus : le livre : Le Boulanger qui a prétendu être roi du Portugal de Ruth Mackey.

Prologue

Chapitre 1 : Maroc : le Roi Sébastien

Chapitre 2 : Portugal : Don Antonio et Frère Miguel

Chapitre 3 : Castille : le roi Philippe II et le boulanger, Gabriel de Espinosa

Chapitre 4 : Madrigal : Ana d'Autriche

Epilogue

 

Recherche complémentaire de Denis Cazorla.

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